Mais pourquoi elles sont aussi

hautes, ces étagères ?

J'entrai dans la bibliothèque pour la deuxième fois depuis que j'étais arrivée et je savais déjà que c'est certainement là que je passerai le plus clair de mon temps. Mes recherches sur ma mère étaient ma priorité. Et cela passait avant le fait de me faire des amis ou d'avoir un petit copain même si en arrivant à Perth j'avais espérer pouvoir changer mon statut d'éternelle célibataire. Mais là n'était pas la question pour le moment.

Je savais exactement ce que je cherchais, un registre de tous les élèves ayant passé par l'Université de Perth, en espérant y trouver le nom de ma mère, et des livres sur la sorcellerie. Je devais absolument en savoir plus sur mon état de sorcière car je n'avait aucune idée de ce que cela impliquait ni de l'étendue des mes pouvoirs.

Alors que je me promenais dans les allées un livre attira mon attention. C'était un vieux livre avec un pentacle sur le côté. Je me dis alors que ne sachant pas vraiment ou commencer autant commencer par là. Le livre était sur une étagère plutôt haute, je me mis alors sur la pointe des pieds et tentai de l'atteindre en vain. Alors que j'allais abandonner un jeune homme le prit à ma place et me le tendit avec un sourire. Je fus soulagée de ne pas avoir à me risquer à monter sur une échelle, en plus avec ma jupe courte ça n'aurait pas été l'idéale. Alors qu'il me tend le livre je peux enfin en lire le titre. "La sorcellerie depuis la nuit des temps". Parfait ! Exactement ce que je cherchai. Un sourire illumine mon visage, je regarde mon sauveur de livre :

- Merci.

Deuxième bonne surprise : même à Perth il y a des beaux garçons.

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Je l'observais pendant quelques secondes puis il se détourna de moi, focalisant son attention sur un autre livre. Dans mon ancien lycée je ne l'aurais pas laissé filer si facilement. J'aurai engagé la conversation, j'aurais tout fait pour le séduire et finalement je l'aurais laissé tombé pour aller en draguer un autre. C'est ce que je me devais de faire, ma réputation de reine du lycée en dépendait. Mais ici je ne voulais plus être cette personne, ça ne m'amusait pas de faire miroiter ces pauvres garçons sans jamais leur donner une chance. Et l'anonymat que me procurait l'Université me faisait du bien.

De plus, je ne pense pas que ce garçon serait tombé dans mes filets. Il avait l'air intelligent et pas du genre à se laisser avoir par la beauté. Pour être honnête, je n'était pas sûre qu'il se rende compte de son potentiel de séduction. Surtout que j'avais cru entendre un accent français plutôt prononcé, mais les trois mots qu'il m'avait adressé ne me permettait pas d'en être sûre.

Soudain je me rendis compte que je le fixais depuis tout à l'heure mais alors que j'allais prendre mon livre et m'éloigné il releva les yeux sur moi.

"Tu es nouvelle ?"

Je souris en coin : oui, définitivement français. Je hochai alors la tête.

- Oui, je viens d'arriver de New York.

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Je souris. Cela faisait du bien de parler un peu à quelqu'un. Je ne suis pas très sociale et de manière générale je fui les relations humaines comme la peste mais ce garçon me semblait sympa et j'avais un bon feeling. Et pour ne rien gâcher il était très mignon. Pas que ça soit obligatoire pour que je m'entende avec lui mais, il faut avouer que j'aime les gens beaux. Ca sonne un peu superficiel non ? Pourtant je ne le suis pas, même si ma minijupe et mes lèvres rouges doivent donner l'impression du contraire. C'est d'ailleurs comme ça que je sais que je n'ai pas beaucoup d'amis. Ceux qui me trouvent superficielle ne sont pas des vrais amis, ils ne me connaissent pas. Et vu ma réputation au lycée ... très peu de gens me connaissent vraiment.

- Oh rien de spécial, je viens de finir le lycée et certains ... événements m'ont amenés ici.

Je lui souris mais n'en dit pas plus. J'avais peut-être un bon pressentiment mais il était bien trop tôt pour lui parler de ma mère et de ce qui m'a réellement amenée ici. Un jour peut-être qu'il saura. Pour le moment je venait juste de réaliser que nous n'avions pas fait les présentations. Je lui tend alors une main un peu tremblante, pas très à l'aise avec ces choses là.

- Au fait, je suis Anna Clark.

Je lui fit un sourire timide. J'avais toujours trouvé ça étrange de serrer la main à des inconnus. C'était un contact physique et cela me gênait mais c'est ce qu'on fait quand on est poli, je fit donc un effort.

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Maël. C'est sympa comme prénom. Plutôt original. En tout cas je ne l'avais jamais entendu, même si je me doute que c'est parce que son prénom a des origines françaises. Son accent était d'ailleurs encore plus prononcé quand il a dit son prénom.

Quand il lâche ma main je suis soulagée que ce mauvais moment soit passé. Je dis pas ça parce que ça me dégoute de le toucher, au contraire s'il le fallait je le laisserai me toucher n'importe où mais ... bref je m'égare.

Il me demande ensuite si je suis dans une fraternité. Je souris.

- Oui, les Deltas.

Je ne donne pas plus de détail sur comment je suis rentrée chez les Deltas. En fait je n'ai rien fait pour, c'est elles qui sont venues me voir. J'ai appris par la suite que seul les plus jolies filles du campus sont Deltas. Bien sûre j'ai été flattée mais en même temps moi qui voulais me défaire de mon image du lycée c'était pas l'idéal. Mais je me suis dit que au moins si je ne sympathise avec personne j'aurais toujours les autres Deltas comme "amies". Je sais c'est triste de se dire ça mais je suis vraiment pas du genre sociale.

Je ne lui demande pas si lui aussi est dans une fraternité. A vrai dire je m'en fiche, pour le moment c'est son accent qui retient toute mon attention. Je lui souris d'un air moqueur.

- Et toi ? Tu peux m'expliquer comment un petit frenchie se retrouve à l'Université de Perth ?

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Je l'écoute m'expliquer que c'est en voyageant qu'il est tombé amoureux de Perth. Je souris et me dit qu'il a vraiment du courage de s'expatrier depuis la France pour faire ses études ici. Je suis également surprise par les pouvoirs magiques de son accent. C'est vrai quoi ! Je pourrai l'écouter parler des heures sans me lasser, pendue à ses lèvres.

La France ... j'y allais souvent l'été car une partie de ma famille y vit. Mais j'allais dans le Sud alors que mon rêve était de visiter Paris. C'est bête, j'ai passé la plupart de mes étés dans ce pays sans jamais voir la ville qui m'attire vraiment. D'ailleurs je suis sûre qu'il est parisien. Je ne sais pas vraiment ce qui me fait dire ça ... c'est juste une intuition. Peut-être que je me trompe.

Je l'observe et voit de la nostalgie dans son regard. Son pays doit lui manquer. Moi aussi New York me manque parfois.

Il change soudain de regard et d'attitude et me propose d'aller boire un café avec lui. Un sourire incontrôlé illumine alors mon visage. Soudain je reprend espoir de me faire des amis. Et pas des moindres.

- Avec grand plaisir !

Bah oui, quand un garçon aussi mignon vous propose un café on ne refuse pas.

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Un café. Oui c'était une bonne idée ça me ferait du bien. J'étais loin de chez moi et je devais avouer que je dormais plutôt mal. Je met toujours du temps à m'habituer aux nouveaux endroits et Perth ne faisait pas exception. Du coup j'étais stressée et fatiguée, un café était exactement ce qui me fallait. Sans même le savoir, Maël venait de marquer des points. Pas que je compte vraiment des points, hein. C'est une expression. C'est juste que je commençais à l'apprécier de plus en plus quoi.

J'allai donc prendre mon sac et j'empruntai ce fameux grimoire.  Maël m'ouvrit la porte - mhmmm moi qui pensais que les bonnes manières étaient perdues - et nous allâmes vers la sortie. Je me mis alors a avoir des réflexions bizarres. D'abord je me concentrai sur la façon de marcher en me disant qu'il fallait que je me tienne droite, puis je me rendis compte que ma jupe était quand même super courte. Bordel c'est pas vrai, s'il voit mes fesses il va me prendre pour une fille facile ... Quelle idée de s'habiller aussi court aussi !

C'est sa voix qui me sorti de mes pensées. Un Starbucks ? Et BIM encore plus de points, bien joué le petit frenchie. J'adorais le Strabucks, j'y allais tous les jours ou presque quand je vivais à New York et je fus ravie d'apprendre qu'il y en avait un à Perth. Parce que oui, avec le déménagement, la fac et tout ça j'avais absolument pas eu le temps de visiter. Mais je fus ravie que mon guide soit Maël.

- Oh t'imagines pas le plaisir que tu me fais là ! ris. J'adore le Starbucks j'y allais tout le temps à New York. Donc je te suis.

Je lui souris et lui prend le bras. Ouais je sais pour quelqu'un qui aime pas les contacts physiques avec les inconnus c'est plutôt étrange mais tout d'un coup j'étais de super bonne humeur.

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Il m'emmène et je me dis que je viens peut-être de me faire mon premier ami ici. Un ami, comme c'est étrange. Je n'avais jamais eu d'ami, en tout cas pas des vrais ami sur qui on peut compter. J'avais toute une clique qui me suivait partout au lycée mais ils était tous plus bêtes les uns que les autres et aucun ne me connaissais vraiment. Pourtant j'avais le sentiment qu'avec Maël ça serait différent. Premièrement il paraissait intelligent. Qualité non-négligeable. Ensuite, il ne me regardait absolument pas comme les autres garçons le faisaient en temps normal.

En effet, les autres me voyaient tous comme une fille superficielle qu'ils pouvaient mettre dans leur lit. J'avais d'ailleurs eu des heures plutôt sombre à cause de ça .... Mais pas Maël. Il semblait respectueux et ne me regardait pas avec ce regard de prédateur que je ne connaissais que trop bien. Non, il avait un regard doux et sans jugement. Je souris, vraiment ravie et je me dis que si ça se trouve, enfin, je pourrai être moi-même avec quelqu'un.

- Bah, en fait tout ce que j'ai vu de la ville pour l'instant c'est ce que j'ai vu par la fenêtre du taxi qui m'a mené de l'aéroport à l'Université.

Je souris avec un air faussement coupable. De toute façon j'aurais tout le temps de visiter une fois que je me sentirai plus à l'aise. Nous entrons et la serveuse nous accueil avec un sourire chaleureux. Ah ... non. Au temps pour moi : elle accueil Maël avec un sourire de pétasse. Bon, au moins elle c'est fait, je l'aime pas. Par instinct dominatrice je serre encore plus le bras de Maël et l'attire un peu plus vers moi. Je vais lui montrer à cette pétasse. Maël commande son café et se tourne vers moi.

- Un Caramel Macchiato pour moi.

Je regarde à peine la serveuse et me rend compte que je suis très impolie et que Maël va me prendre pour une sauvage. Je rajoute donc :

- S'il vous plaît.

Je lâche ensuite son bras, consciente que j'ai un peu exagéré et décide d'aller prendre une table pendant que Maël attend nos boissons.

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Je m'assois et essayai de me calmer. Pourquoi elle m'énervait tellement cette blondasse ? Je fronçai les sourcils et me dis que j'exagère un peu. J'ai agis comme si Maël était ma propriété alors qu'on s'était rencontré il y a à peine une heure. En même temps ça faisait une éternité que j'avais pas rencontrer quelqu'un avec qui j'avais un aussi bon feeling. Je réalisais ensuite autre chose : si ça se trouve il avait une copine et moi je lui faisais du rentre dedans comme si j'étais en manque.

Je soupirai. De toute façon je n'étais pas là pour ça. Ca aurait été un plus, forcément. Qui n'a pas envie de trouver l'amour ? Mais malheureusement il ne suffisait pas de le vouloir pour que ça arrive.

Maël arriva enfin avec nos café, il posa le mien devant moi alors que je le remerciai et il but une gorgée du sien. J'avais mis la barre très haute : première rencontre et il s'avère que c'est un canon français avec un accent à tomber. Il s'assit à côté de moi et je ne pus m'empêcher d'espérer que la serveuse voie ça. Prend ça, sale blondasse.

Je sentais son regard sur moi et me demandai à quoi il pensait. Finalement il rompit le silence en me proposant de me faire visiter la ville. Je sourit de toutes mes dents.

- Oh oui ! Ca serait super !

Je l'observe un instant.

- Et en échange je te paierai le prochain café.

Je lui souris et essaie de trouver un moyen habile de savoir s'il a une copine ou non. Après quelques instants je me lance, quitte à être ridicule.

- Hum ... Et si non ... J'imagine que tu dois avoir beaucoup d'amis, peut-être même une petite amie ? Tu m'as l'air plutôt sociable.

Je rougit légèrement en lui posant la question car je me sens ridicule de lui demander ça, mais au moins je serait fixée.

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Je me senti devenir écarlate. Je devais avoir l'air parfaitement ridicule mais maintenant il était trop tard pour reculer. Maël me regarda avec les sourcils levés comme si je lui parlais une autre langue (mis à part le français, évidemment) et je me demandai si je ne venais pas de dire une énorme bêtise même si je ne voyais pas bien quoi.

A moins qu'il aie compris où je voulais en venir. Suis-je bête ! Evidemment qu'il avait compris ! C'était absolument pas subtile et en plus j'étais rouge comme une tomate. Grillée.

C'est vrai que j'allais peut-être un peu vite en besogne mais, de toute évidence, il me plaisait beaucoup alors pourquoi perdre du temps ? J'avais bien le droit de le draguer ! Waw ... Anna Clark qui drague un garçon, c'était bien une première. D'habitude c'est moi qui me faisais draguer. Et bien sûr je refusais toujours les avances car je savais bien ce qu'ils voulaient. Mais pas Maël. Il était rester très poli, pas un regard de travers et si en plus c'était moi qui devait faire le premier pas ça prouvait bien qu'il était plein de bonnes intention, non ? A moins ... à moins qu'il ne soit effectivement en couple et alors il était simplement fidèle et c'est moi qui l'avait dans l'os. Je commençai déjà à me faire à cette idée quand il me répondit que non, il n'était pas en couple. Je ne pus retenir un sourire. Même si c'était pas encore gagné au moins je n'avais pas de concurrence. Enfin, si j'en avais. Toute les filles de l'Université devaient lui courir après. Sans compter la blondasse de serveuse. Oh pis tant pis ! C'est elles qui boivent un café avec lui ou c'est moi ? Bon !

- Je comprends. Etudier ici prend énormément de temps.

Il me demanda ensuite ce qu'il en était pour moi. Mais parlait-il de mes amis ou de mes amours ? Bah, de toute manière des deux côté c'était le calme plat depuis quasiment toujours. Je lui répondis donc de façon à englober les deux.

- Eh bien, je ne suis pas vraiment sociable ... Je n'ai jamais réellement eu d'amis. Je le fixai. Et pour l'instant je suis célibataire.

J'appuyai bien sur le "pour l'instant" laissant entendre que j'étais prête à changer ce statut prochainement. Je me surpris moi-même de tant d'audace. Bon Dieu Anna qu'est-ce qui te prend ?

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J'était un peu mal à l'aise mais il n'eut pas de réaction qui me laissais comprendre que je devais l'être, je me détendis donc un peu. Il faut savoir prendre du temps pour soi me dit-il. Oui, c'est vrai. Et quel meilleur moyen de prendre du temps pour soi qu'avec une charmante jeune femme comme ... moi, par exemple ?

Je regardait autour de moi et vit que la blondasse nous regardait toujours. Elle veut notre photo ou quoi ? Je regarde Maël et me rend compte qu'il a aussi remarqué son regard insistant et ça l'air de le déranger plus qu'autre chose. Finalement j'ai peut-être moins de concurrence que ce que je pensais. J'ai bien envie de rouler une pelle à Maël juste pour la faire rager. Mais je le ferai pas hein ! Je suis pas comme ça, le pauvre n'a pas à subir les jalousies de ses prétendantes.

Il me demande ensuite si j'ai quelqu'un en vue et je commence à me demander s'il a vraiment compris où je voulais en venir. J'ai envie de le secouer et de lui dire "toi ! Espèce d'idiot !" mais là encore je me contient et opte pour une réponse beaucoup moins clair, mais j'ose espérer qu'il captera le message.

- Oui. Depuis environ .... Je regarde l'heure sur mon téléphone, une heure je dirai.

Je lui sourit timidement. Là s'il comprend pas c'est soit qu'il est un peu retardé soit que c'est pas réciproque et que je peux définitivement le mettre dans la cas "ami". Seigneur faites qu'il comprenne !

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Il rougissait ! Si ça c'était pas le truc le plus mignon de la Terre je savais pas ce que c'était ! Je crois pas que j'ai déjà fait rougir un garçon. Ils étaient toujours là avec leurs gros muscles et leur têtes vides et je me demandais parfois si ces types ressentaient ou non la moindre émotion. Mais ces petites joues roses là, il m'en fallait pas plus pour craquer d'avantage.

Ah ! C'est bizarre ... Moi aussi j'ai quelqu'un en vue depuis une heure environ.

Et voilà que c'était moi qui rougissait aussi. On devait vraiment avoir l'air idiot tous les deux rouges comme des tomates (oui, moi un peu plus que lui et alors ?) avec nos regards de merlans frits. Heureusement que le Starbucks était pratiquement vide et que personne nous regard-- Ah non. Au temps pour moi. Il y avait cette serveuse super agaçante qui nous fixait avec un regard presque ... de dégoût. J'y crois pas ! Je suis sûre qu'elle nous écoute en plus de nous observer !

Je vis que Maël l'avait remarqué aussi et à ce moment je fus bien déçue de ne pas savoir utiliser mes pouvoirs ... J'aurais pu faire un truc marrant comme mettre le feu à ses cheveux, lui faire pousser un énorme bouton au milieu du front, lui faire péter son talon aiguille pour qu'elle se ramasse devant Maël ... J'avais pleins d'idées, ne manquait plus que la pratique. Décidément il fallait vraiment que je travaille là dessus.

Maël s'approcha un peu plus de moi et je sentis la chaleur de son corps émaner de lui, cela me fit des petits frissons dans le ventre, ne me demandez pas pourquoi, ça doit être un truc qui arrive quand on craque sur un mec. J'aurais du me sentir rassurée de voir qu'il était dans le même état d'esprit que moi mais j'étais focalisée sur la blondasse. Oh pis merde ! Quand faut y aller, faut y aller !

Je m'approchai encore plus de Maël et plaquai mes lèvres contre les siennes. C'était bien loin du roulage de pelle initialement prévu mais à mon avis ça serait tout aussi efficace. Ce baiser chaste ne dura pas longtemps mais mon corps devint un vrai feux d'artifice d'émotions. Je sentis ces fameux papillons dans le ventre et fut surprise de découvrir que c'était une sensation plutôt agréable (c'est vrai, je comprenais pas comment avoir des papillons dans ses intestins pouvaient être un truc sympa), mon coeur s'emballa et je fus parcourue d'un frisson généralisé dans tout mon corps. Et, cerise sur le gâteau, il avait les lèvres super douce. Je plongeais ensuite mon regard dans le sien, me sentant comme une petite fille de maternelle avec son amoureux, j'en avais même oublié pourquoi j'avais fait ça mais ça me revint quand j'entendis la serveuse faire tomber un café en jurant. Bingo.

Je fixai Maël un peu gênée avec un petit sourire timide.

- Excuse moi, j'ai pas pu résister.

Je lançai un rapide coup d'oeil à la serveuse qui, étonnamment ne prêtai plus du tout attention à nous.

- Et ... Je me sentais observée, j'ai voulu agir ...

J'espérais qu'il ne le prendrait pas mal. Bien sur je l'avais fait en partie pour la blondasse mais j'en avais vraiment eu envie. Je posais doucement une main sur la sienne pour lui prouver que j'étais sincère. Bah dis donc, première rencontre, premier baiser ! C'est du joli Anna ... Oui, parfois ma conscience est un peu casse pieds !

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J'observais sa réaction. Au moins il ne m'avait pas repoussé. Il sourit quand je lui dit que je n'avais pas pu résister. Mais quand je lui dis ma deuxième raison il hausse un sourcil. Aïe. Evidemment j'aurais dû me taire ! Quelle idiote ! C'est pour le rassurer sur mes véritables intentions que je posai ma main sur la sienne. Et ça semble marcher car son regard changea un peu et j'y lu une tendresse que je n'avais jamais vu dans le regard de personne à mon égard. En tout cas je ne l'avais pas vu depuis bien longtemps.

Il serra ma main tendrement, un geste simple et pourtant il me bouleversa. Il leva son autre main et j'avais l'impression de vivre la scène au ralenti. Sa main se posa sur ma joue et ce contact m'électrisa. Une fois de plus un frisson me parcouru. Je plongeai mon regard dans le sien et je le vis approcher son visage du mien. Quand je compris ce qu'il s'apprêtait à faire mon coeur eut un raté. Il allait m'embrasser. C'est lui qui allait le faire. Quand il posa ses lèvres sur les miennes je ne touchai plus terre. Jamais je n'avais vécu un moment aussi intime avec un homme et je me sentais euphorique.

Ce baiser fut plus long que le premier, plus passionné bien que tout autant chaste et timide. Après tout on se connaissait à peine, on n'allait tout de même pas se rouler des pelles sans aucune pudeur, laissons ça aux pouffes et aux quarterbacks. Non, ce baiser là était doux et tendre.

Quand il se recula et interrompit le baiser j'affichais bien malgré moi un sourire béat. J'étais aux anges mais au fond de moi je sentais de la peur. Oui, j'avais peur. Peur d'être en train de faire une bêtise que je regretterai plus tard. Pour moi embrasser quelqu'un était quelque chose d'important. Pas un engagement, mais un geste qui disait "oui, je veux apprendre à te connaître et pourquoi pas essayer quelque chose". Je suis naïve non ? Peut-être un peu mais j'espérait qu'il pensait comme moi.

Bref, pour l'instant je décidai de vivre le moment présent. J'avais de l'intuition et je sentais au fond de moi que Maël était sérieux et que quoi qu'il arrive il resterai honnête et respectueux. Arrête de te poser trop de questions Anna, profites !

- Waw ...

J'avais dis ça dans un souffle sans vraiment y penser mais ça résumait bien ce qui venait de se passer. C'était juste "waw". Je souris timidement, je n'avais pas lâcher sa main. Je passai une mèche de cheveux derrière mon oreille, un peu gênée. Je bus quelques gorgées de mon café le temps de reprendre mes esprits. Je ne savais plus quoi lui dire.

- Merci ... Pour le café.

Ma conscience fit un bond. "Merci pour le café" ? T'es sérieuse là ?!. Bon, ok, c'était nul mais je savais vraiment plus quoi dire ni où me mettre. J'allais tout de même pas le remercier d'embrasser super bien avec ses lèvres toutes douces, si ?

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